« – Comment traversez-vous cette crise ? demandais-je à Nicolas, Directeur des fonctions supports, il y a quelques jours. Il vient de démarrer son coaching. « Assez fier, j’ai envie de me préparer à en sortir pour capitaliser les opportunités qu’elle a créés et profiter pour faire le bilan de ce qui doit changer.» a-t-il répondu.
Certains ont trouvé une sorte d’équilibre dans la situation actuelle, malgré tous ses inconvénients. Avec des hauts et des bas. Ce qui aide aussi, c’est la perspective du 11 mai 2020 (début du déconfinement progressif) et la possibilité d’imaginer l’après.
Dans cet article, nous avons choisi de vous présenter un outil de diagnostic de fonctionnement d’équipe surnommé l’amibe* qui donne une bonne vision de ce qui fonctionne bien ou moins bien dans une équipe à partir de 6 éléments (voir schéma ci-après)
Nicolas a accepté de partager l’évaluation qu’il fait du fonctionnement actuel de son équipe (voir tableau) et des premiers sujets qu’il souhaitera aborder avec son équipe l’après-confinement.
Voici un extrait des réponses de Nicolas :
- « La définition des objectifs est très clair. Chacun sait ce qu’il a à faire, c’est partagé mais la forme est différente. Nous sommes collés au contexte actuel. Nous aurons besoin de recaler les objectifs ensuite car ils ne seront plus ceux d’avant le confinement. Nous analyserons nos pratiques et les nouveaux objectifs qui en découlent
- Les rôles sont clairs et les attentes moins. On verra plus tard leurs attentes pour être plus en cohérence avec le contexte, pour éviter les malentendus. »
- Flux de communication et d’information sont un sujet brulant, mais ça circule plutôt bien. L’informel n’est plus accessible, alors il y a plus de discipline. Nous nous passons des messages en instantanée, brefs pour les urgences. C’est très rythmé, orienté sur un sujet ou plusieurs sujets à la fois. Nous verrons ensuite avec l’équipe si certains sujets doivent revenir dans l’informel ou pas
- Les processus de décision marchent bien.
- Les méthodes de coopération fonctionnent assez bien. C’est clair mais pas assez robuste si l’on reste dans ce contexte de confinement au-delà du 11 mai.
- La confiance est claire : beaucoup de soutien, de solidarité et d’entraide. L’équipe est soudée.
Au moment de choisir par lequel de ces 6 éléments il voudrait commencer à travailler avec son équipe, Nicolas choisit les méthodes de coopération. Le critère de choix dans cette approche, la facilité de mise en œuvre de l’action et non pas son importance ou son caractère prioritaire. Quel paradoxe, ce doit être le changement le plus simple ! C’est ainsi Nicolas va pouvoir limiter les réactions de « résistance » de son équipe, en lien avec la métaphore de l’amibe, organisme vivant simple et malléable qui change de forme quand on le touche.
Nicolas décide de redéfinir avec son équipe les objectifs des réunions actuelles et les outils qu’ils utilisent pour les animer. A partir de ces deux actions, il va ainsi pouvoir observer les effets qui vont mécaniquement faire bouger le fonctionnement du collectif (c’est-à-dire les 5 autres composantes de l’amibe).
Ensuite, il pourra à nouveau réaliser une évaluation des différentes composantes du fonctionnement de son équipe. Probablement, l’étape suivante sera de travailler en coaching d’équipe afin d’obtenir des résultats durables. En effet, il est indispensable que Nicolas puisse prendre assez de recul pour se voir fonctionner « de l’extérieur ». Cette position de recul, dite « réflexive », lui permettra de compléter le diagnostic en intégrant ce qu’il n’a pas pu voir de ses propres comportements : en tant que manager, comment contribue-t-il (ou pas !) au bon fonctionnement de l’équipe ?
*de Lucy Gill (Ecole de Palo Alto) : « Comment réussir à travailler avec presque tout le monde »
