Plusieurs de mes clients démarrent cette rentrée dans la suractivité, le stress. Ils et elles se sentent débordés, avec cette “peur de ne pas y arriver”.
« Il y a trop de choses à faire »
« Je n’ai pas assez de temps »
« Je suis tellement anxieuse, ça m’empêche de dormir«
Le paradoxe qu’ils vivent c’est que plus ils en font, plus il s’en font. Quand ils terminent un projet, qu’ils finissent une tâche, qu’ils barrent un item dans leur to-do list, ils ne prennent pas le temps de célébrer car ils ont l’impression que derrière la montagne, il y en a encore plein d’autres. Comme si la liste des choses à faire s’allongeait toujours plus sans qu’ils puissent jamais trouver la sérénité, le sentiment apaisant d’en avoir fait assez, et d’avoir bien fait.
Quand je force, quand je me force, quand je (me) mets la pression, je suscite une forme de résistance à l’intérieur et autour de moi, comme si j’entrais en conflit avec moi-même et avec mon environnement en déséquilibrant le fonctionnement naturel de mon corps et de mes relations. Le corps humain, l’équipe, l‘organisation sont des systèmes vivants qui contiennent un principe d’homéostasie, de maintien de la stabilité interne pour survivre. Quand je force/tire/pousse ave volontarisme, j’active en même temps l’énergie (vitale) de résistance qui fera échouer mon action. C’est très écologique en fait, et ma suractivité, mon sur-effort se transforme en maladie ou en grande fatigue qui me maintient au lit le temps de reposer. Au niveau relationnel, elle crée de l’opposition, du conflit ou alors du retrait, du désengagement, “du pas envie” de la part de ceux qui la subissent.
Et vous, quel est votre paradoxe? Ce “plus je pousse/tire pour obtenir un résultat, moins j’y arrive”?
Et comment inverser le paradoxe pour dépenser moins d’énergie et avoir plus d’impact?
L’automne c’est la saison de récolte des fruits tardifs comme les raisins et les prunes. Une période propice à la célébration des réussites de l’année, pour recevoir de la reconnaissance.
Dans la philosophie taoïste, l’autonome est une saison yin de préparation à l’hiver, au repos de la terre. Elle est favorable au retour sur soi, au silence et à l’intériorité. C’est le moment de ménager des espaces de vide fertile pour se donner la possibilité d’être en présence à soi-même, à son environnement et aux autres dans les relations professionnelles.
Comme les arbres se délestent de leurs feuilles mortes, je pourrais décider de laisser partir quelques “il faut » et 2 ou 3 « je dois« , ces injonctions volontaristes qui me fatiguent et m’usent inutilement.
Et vous que laisseriez -vous partir dont vous n’avez plus besoin ?
Quel rééquilibrage dans votre emploi du temps pour laisser des temps de prise de recul et de ressourcement? Quel réajustement entre le « pas assez » et « le trop ».?
Faire du vide pour laisser de la place à un nouveau mode de fonctionnement, plus magnanime et plus souple : m’en faire moins et en faire moins, en me focalisant sur l’essentiel, l’action minimale, juste au bon moment.
Article Chloé Ascencio